Prix public : 20,00 €
Lorsque mourut Pauline Johnson, le 7 mars 1913, le Canada fut endeuillé et la ville de Vancouver, où elle avait habité durant ses quatre dernières années, honora sa volonté d’être inhumée hors cimetière, au parc Stanley. Dans le siècle qui suivit, Pauline Johnson conserva une forte audience auprès du grand public qui achetait ses livres, apprenait ses poèmes et visitait les lieux de sa mémoire, c’est-à-dire sa sépulture, mais aussi la demeure de sa famille à Chiefswood, en Ontario, plus tard restaurée et érigée en monument historique national. Bien que sa notoriété ait décliné dans les années 1940 à 1970, alors que l’élite littéraire masculine du Canada ne s’intéressait guère à un auteur à la fois femme et autochtone, son statut a depuis été rehaussé à l’aune de nouveaux critères d’appréciation de la littérature, établis d’abord par la deuxième vague du féminisme, puis par la récente volte-face du Canada sur les questions autochtones.
Extrait de l’introduction de Carole Gerson, professeure de littérature à l’Université Simon Fraser, Colombie-Britannique