Prix public : 16,00 €
Chronique : de Lyane. A <br><br>LUXURIANT<br><br>Quel plaisir quand un auteur vous fait suffisamment confiance pour vous demander d’être l’une de ses premières lectrices ! C’est le cas avec « Le parfum de l’ylang » et Catherine Berthelier qui publie en indépendante.<br>Dès la magnifique couverture et le titre, j’ai su que je serais séduite. D’autant plus que je connais l’écriture de cette auteure qui peaufine ses textes et met une passion contenue dans ses mots. Le cadre — Mayotte, portait aussi en germes l’exotisme et le dépaysement.<br>Claire connaît une perte irrémédiable dans sa vie et décide de s’expatrier pour mettre de la distance avec sa douleur. Institutrice, elle va gagner l’île de Mayotte et découvrir ce que veut dire être une Bouéni. Heureusement que le couple Charrier est très présent auprès d’elle pour lui donner les clés des relations sociales qui devraient lui permettre de s’intégrer. Mais entre révolte et soumission, entre passion et désespoir, quel destin attend vraiment Claire ? Djailan, va-t-il la sauver ? Quelle part de combat va-t-elle-prendre auprès des réfugiés Anjouanais ?<br>Soutenue par une bonne connaissance des lieux et une expérience sur le terrain, l’auteure explore presque sans y toucher les ravages de la guerre et de l’exil, alors que la magnificence de l’île et l’histoire d’amour pourraient suffire à garder l’intérêt du lecteur. Rien n’est dit d’entrée ; il faut progresser pas à pas pour qu’au détour d’une page on apprenne les raisons du désespoir de Claire, pour qu’on fasse un lien entre le début du livre et une vie bousculée qui a dû avoir son importance pour le déclenchement de la maladie, pour qu’une larme pique les yeux.<br>Ce roman est beau, lumineux, intense. L’écriture est rigoureuse et imagée, donnant le plaisir de l’imagination et la sérénité des détails contenus. Le style est pur, les phrases ne se perdent pas ; la lecture se fait en confiance et sans interrogations. J’ai découvert les « tsavorites » et j’ai connu la mélopée des mots mahorais qui résonnait tout au fond de moi.<br>Ce troisième roman est encore plus attirant que les deux premiers, on y retrouve la même sensibilité mais il y a en plus la vérité d’un passé luxuriant.<br>Je remercie Catherine Berthelier pour sa confiance, et je souhaite que vous soyez nombreux à découvrir ce roman aux couleurs d’ailleurs.