Prix public : 15,00 €
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Sébastien Astopol est détestable à souhait. Arrogant, irrespectueux, superficiel, il cumule presque tous les défauts ! En somme on pourrait le voir comme l’archétype du parfait connard. Pourtant, il y avait une petite lueur d’espoir avec Al, un SDF qu’il laissait dormir devant son garage et à qui il faisait l’aumône de temps à autre. On se disait que tout n’était pas perdu.
Comme Sébastien le constate lui-même, il convoite ce qu’il ne possède pas et se désintéresse de ce qui lui appartient. Sa relation avec Eireen le démontre parfaitement, elle ne l’a jamais autant intéressé qu’une fois devenue inaccessible, entichée d’un autre que lui et enceinte de surcroît ! Pour lui ce ne sont que des coups bas de la part d’Eireen. Son égocentrisme ne lui laisse pas voir l’important.
Dans son livre au franc parlé quelque peu provocateur, J.Leander fait de Sébastien le représentant d’une classe sociale débridée où le paraître est roi, la moralité fluctuante devant le profit, et où la bassesse se montre de rigueur pour survivre et s’accaparer des objets de convoitise.
L’activité elle-même de Sébastien en est un parfait exemple : on fabrique des armes, mais on n’est pas responsable de leur utilisation. Blanc comme neige malgré des mains couvertes de sang.
Il y a dans les propos des personnages toute une réflexion sociétale sur l’opposition des classes, les « ultra-riches » et les « prolétaires ».
Sébastien nourrit une telle obsession pour Eireen et une haine profonde pour ce qui l’entoure qu’il en perd toute rationalité.
Je dois reconnaître que c’est un personnage qui m’a percuté. Son immoralité, sa façon de déformer la réalité pour l’adapter à son avantage, cela à quelque chose de fascinant. Penser que ce qu’il lui arrive se déroule à cause de son ex et trouver cela parfaitement logique relève certainement d’une pathologie mentale. Pourtant on le suit avec une grande facilité dans ses délires et ses sombres manigances. Finalement la promesse faite par l’auteur dans son synopsis est tenue, on se glisse dans sa peau et on sombre avec lui !
En conclusion
Clairement « Minuit moins cinq sur l’horloge de l’apocalypse » est un livre qui prend plaisir à envoyer valser les bonnes manières !
Entre les insultes très imagées (si on faisait la liste, on pourrait dire que Milos a forniqué avec tout un zoo !)et toute la bienveillance (vous devinez le sarcasme) de Sébastien envers Fiorentina, n’escomptez pas trouver ici une belle histoire ! Non, là on est dans le thriller psychologique qui tache et souille ses personnages tout en éclaboussant le lecteur.
Comme je vous le disais au début de cette chronique, ce n’est pas un livre à mettre entre toutes les mains ! Mais si vous franchissez le pas, vous constaterez qu’il y a dans les abysses de Sébastien beaucoup de choses qui se reflètent