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Un sou pour sa survie. Couché à plat ventre dans la pièce de punition, les talibés avaient interdiction formelle de lui donner à manger. Pendant la journée, quand la maison était vide, le vent qui venait s'engouffrer par les toits était le seul bruit qu'il entendait. A partir de seize heures, lorsque la maison se remplissait, il tendait l'oreille pour capter la voix de son frère. Qui lui parlait, sur quel ton, s'en sortait-il pour ses premiers jours ? Bassirou était au bord du supplice, rongé par la culpabilité. Ce sentiment tenace l'envahit jusqu'à le posséder totalement, l'obligeant, comme s'il était devenu deux personnes en même temps, à se séparer de lui-même pour se juger et se maltraiter en permanence. Les mots qui dansent. Maman raisonne et nous embarque dans ses mots. Ce sont peut-être tous ces millions de milliards de mots que j'ai lus et écoutés qui viennent m'assaillir aujourd'hui ? Je ne l'ai encore dit à personne, mais je crois que maman est en train de devenir folle à son tour. Elle a dû attraper ma maladie en me soignant. Je voudrais que maman s'arrête de parler. Les mots qui sortent de sa bouche sont insaisissables. A peine sortis, ils forment un cercle et tournoient à m'en donner le tournis. Au milieu de ces mots qui dansent, je voudrais me reposer. Rien qu'un peu. Les deux nouvelles réunies dans ce livre nous font entrer dans l'univers des enfants de la rue et de la maladie mentale. Le monde de la folie ou la folie d'un monde, où les croyances religieuses se mêlent aux traditions dans des situations parfois cruelles, exacerbées par la jeunesse des personnages principaux.