Prix public : 22,00 €
Nos utopies individuelles s’inscrivent dans l’espace collectif. Dans ce septième numéro bilingue français-anglais :- De Madrid à Londres en passant par le Loiret, les Pyrénées-Atlantiques ou Paris, il flotte sur notre nouvelle sélection d’habitats un parfum d’utopie. Une utopie atomisée, multiple et polymorphe, comme autant de réponses individuelles à un monde dont le caractère dysfonctionnel ne cesse de s’étendre. Loin des grands récits univoques et parfois totalitaires, chaque habitation raconte son histoire et son désir. Celle d’une vie sous le signe de la couleur dans un appartement madrilène. Celle d’une vie au bord de l’eau comme dans une peinture impressionniste. Ou encore celle d’une vie douce et chaleureuse comme le bois d’une grange. Comme les gouttes qui forment les rivières, toutes ces bulles peuvent-elles s’agglomérer pour former une nouvelle réalité meilleure ?- Ces initiatives individuelles, si belles soient-elles ne doivent pas masquer une autre réalité : jusqu’à preuve du contraire, nos maisons ont encore des pas de portes. Qui ouvrent sur un espace, commun et partagé, l’espace public. Un espace qui n’a jamais été aussi fragilisé et nécessaire. Entre tentatives d’appropriation privées ou sous-investissement, cet espace qui appartient à tous n’est véritablement public que lorsque chacun peut l’utiliser à toute heure du jour comme de la nuit. Or la route est encore longue. Après le succès des Jeux Paralympiques, il convient de regarder si, une fois les équipements sportifs désinstallés et l’organisation hors-norme qui les a rendus possibles, disparue, la plus grande épreuve ne reste pas pour les personnes en situation de handicap cet espace public, encore très en retard et peu inclusif. C’est le thème de notre dossier central coordonné par Sophie Gauthier.- Car vivre la plénitude de son être, sans subir aucune forme d’injonction, de limite ou d’oppression, c’est l’utopie que vit et revendique l’artiste et photographe Romy Alizée. Posant nue dans ses photos, exposant sa sexualité lesbienne sans fard, elle enfonce les représentations et accélère les mutations en faveur des Femmes. Romy Alizée prend sa liberté de citoyenne très au sérieux, et tant pis si cela fait râler les grincheux. C’est osé et touchant. C’est nécessaire. C’est notre entretien réalisé par Alix Van Pée.L’éclectisme, la poésie, l’art, l’évasion, la beauté et l’innovation ne sont décidément pas fonction du nombre de mètres carrés !