Prix public : 22,00 €
C’est avec son carnet à dessin et sa boîte de couleurs sur le porte-bagage que Florence d’Aboville musarde dans l’île et s’arrête au gré de ses émerveillements. Nimbée de silence, l’île d’Yeu qu’elle arpente est celle des petits matins et des heures solitaires. Sur le chemin côtier, dans les ruelles du port et du bourg, sur les plages comme sur les sentes intérieures, elle convie à une échappée hors du temps qui tourne. Si un même élan de tendresse traverse toutes ses aquarelles, une affection particulière la porte vers la dune, les chapelles et les cabanes de pêcheurs. Parfois son regard est happé par un détail qui donne au dessin sa résonance et enclenche une histoire malicieuse. Volage, son pinceau est plus enclin à saisir le vent, la lumière et l’humeur de l’instant ou à restituer l’esprit des lieux et la texture des paysages qu’à s’appesantir pour les figurer exactement. De ce recueil s’envolent senteurs safranées et saveurs de marée, brises et rafales, cieux aveuglants et jours plombés, cri des mouettes et bercement du clapot, prière des marins… La quiétude des journées paresseuses s’imprègne aussi des traces du passé. Dans cette vision intime et poétique de l’île, où la vie coule sa douceur loin des fracas du monde, à pas furtifs Monik Malissard s’est glissée.