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La moissonneuse gallo-romaine, appelée vallus chez Pline XVIII, 296 et vehiculum chez Palladius VII, 2, a de tout temps intéressé les historiens, interpellé les agronomes et fasciné le grand public, en particulier lorsque l’on a découvert le relief de Buzenol en 1958. La machine, il est vrai, est unique en son genre à travers les pratiques agricoles occidentales, de l’Antiquité au XIXe siècle. En effet, de tout temps et partout jusqu’au début du XXe siècle, on moissonne à la faucille, à la sape ou à la faux, à l’exception de la Gaule romaine septentrionale où les épis d’épeautre se fauchent avec une barre de coupe montée sur roues, propulsée de l’arrière par un animal, asinien ou bovidé. Idée de génie ? Peut-être. Invention étonnante, assurément. Mais au fil des siècles, si l’idée et le principe sont à l’origine des moissonneuses modernes mises au point vers 1800-1850, son efficacité agricole dans l’Antiquité sera parfois contestée, en particulier au milieu du XXe siècle, par un courant historiographique appelé « primitivisme » qui refuse globalement toute capacité technologique à l’Antiquité et fait volontiers du vallus une cible privilégiée. Aujourd’hui, après vingt ans de recherches pluridisciplinaires et d’expérimentations sur le terrain, le débat est (momentanément ?) clos à l’avantage du vallus, efficace pour la moisson des céréales vêtues, en particulier l’épeautre et l’amidonnier, ou, à tout le moins, à conditions analogues, nettement plus rapide que la faux et la faucille, sans plus de gaspillage et avec moins d’effort.