Prix public : 24,80 €
À première vue, la discontinuité détermine le travail d'Eberhard Havekost. Avec leur sens du réalisme, certaines de ses dernières peintures des années 2017-2019 sont pour ainsi dire parfaites. Le kangourou du titre fixe le spectateur, il a l'air aveuglé par la lumière vive. Son corps est comme pétrifié, l'attitude celle qui préfigure la rigidité cadavérique. D'autres images sont abstraites, associent les traits de pinceau dynamiques et gestiques à la peinture raclée. Sur d'autres encore des couleurs telles qu'un orange éclatant, jaune citron ou rouge écarlate coulent les unes dans les autres, suggérant un nuage de fumée. Le processus pictural devient chimique lorsqu'Eberhard Havekost retire couche après couche de peinture à la térébenthine, la liquéfie donc de nouveau afin qu'elle donne l'impression de se dissoudre. L'image cependant reste plane, n'est pas qu'imagination, mais reste objet, souple et peut donc être chargée de significations différentes.