Prix public : 79,00 €
Durant les années 1950 et 1960, la construction française est dans la main de l''État. Les arbitrages financiers en faveur de la guerre et des investissements nucléaires (militaires puis civils) imposent de construire pas cher. Les concepteurs d''avant-garde ont une solution toute prête : la préfabrication lourde par panneaux, dont ils attendent de grands effets dans les immeubles collectifs. Les résultats seront loin des espérances et, pour faire passer les grands programmes qu''un parc de logements désuet rend indispensables, les "modernes" en seront réduits à assumer les pratiques les plus primaires du bâtiment: restriction des surfaces, limitation des équipements, finitions sommaires, sans compter quelques expérimentations hasardeuses. L''appui d''archives inédites permet maintenant de donner une vue circonstanciée d''une descente aux Enfers qui dure une quinzaine d''années. Les réalisations de cette époque en portent les stigmates, notamment les logements sociaux, et c''est pourquoi la question de la conservation ou du renouvellement prématuré de cette fraction très consistante du bâti français se pose avec autant d''acuité dès la fin du 20ème siècle.