Prix public : 15,00 €
Lire Lucrèce est une expérience vertigineuse : nous assistons à la guerre entre atomes qui voltigent dans l’espace infini, nous voyons se former des tourbillons et des ouragans, et ensuite des mondes, et puis les ruines de cette « nature » lorsque de nouveaux heurts se produisent. Mais aussi, nous découvrons que notre pensée, à la recherche d’un fondement (l’atome ?), ne trouve aucune assise, aucun fond. Dans l’infini, dans l’espace infini, seul un principe de vacuité (donc un non-principe, un nonfondement, un sans fond) fonde anarchiquement la réalité. La « nature » n’existe pas. Il n’y a que des « choses ». Cette philosophie du vide signifie que le vide est primordial, et qu’il faut faire le vide, c’est-à-dire : partir de rien. Lucrèce nous invite à destituer toutes les questions classiques de la philosophie. Or, comme l’enjeu ontologique est pour lui surtout éthico-politique, sa poésie laisse émerger aussi la question de la destitution du pouvoir, de tout pouvoir.<br /><br /> Pierandrea Amato et Luca Salza, enseignants-chercheurs, Université de Messine et Université de Lille, dirigent “K. Revue trans-européenne de philosophie et arts” (https://revue-k.univ-lille.fr/).<br /><br /> Auteurs : Silvie Ballestra-Puech, Marie Cosnay, Stéphane Hervé, Thomas Nail, Melinda Palombi, Luca Salza, Tommaso Tuppini, Maurizio Zanardi