Prix public : 29,00 €
Cet essai propose une analyse de l’oeuvre cinématographique et audiovisuelle d’Alexander Kluge (1932), figure de proue du Nouveau Cinéma allemand, et s’inscrit dans le renouveau des Sound Studies, les théories interdisciplinaires (histoire, philosophie, politique, anthropologie) de l’écoute et du sonore. Dans l’oeuvre protéiforme du cinéaste, l’attention au son – celui des voix, de la musique, des bruits et des silences – fait s’entremêler temps raconté et temps musical. Les propositions cinématographiques de Kluge enchevêtrant temporalités et formes sont une réinvention de « l’expérience de seuil ». Dans une esthétique du fragmentaire où le montage des fragments obéit à une « précision de l’à-peu-près », l’insolence du son fait sortir la philosophie de ses gonds. Kluge cherche à musicaliser au cinéma les textes philosophiques ; il réinvente au cinéma un dispositif rêvé par Adorno dans lequel, remarque Derrida, « la philosophie doit répondre devant la musique », pour faire entendre une voix politique plurielle.</p>
<p>Maguelone Loublier est normalienne, agrégée et docteure en Études cinématographiques (Paris 8 / Goethe-Universität). Elle enseigne à l’université la théorie, l’esthétique et l’histoire du cinéma. Ses travaux portent sur le son au cinéma et associent l’esthétique à des questionnements politiques et culturels. Ses recherches récentes la conduisent à interroger la place du cinéma dans les textes de la Théorie critique (Adorno, Benjamin, Kracauer).</p>