Prix public : 97,55 €
Le deuxième semestre de l'année 1966 est placé sous le signe des voyages présidentiels : le voyage en Union soviétique (du 20 juin au 1er juillet), et le déplacement en Afrique, en Asie, en Océanie et retour par les Antilles (du 25 août au 12 septembre). Une grande part de la diplomatie française tourne autour de ces voyages, en raison à la fois des rencontres du chef de l'État et de ses déclarations. Si les entretiens franco-soviétiques aboutissent à une impasse à cause du problème allemand, les relations bilatérales connaissent en revanche un essor spectaculaire avec des accords de coopération scientifique, technique et économique. À propos du Vietnam, Français et Soviétiques ont constaté une large communauté de vues. Le deuxième grand voyage de De Gaulle tourne autour de ce problème essentiel des années 1960, puisque son étape-clé est celle du Cambodge. Les bombardements américains se succèdent pendant l'été 1966, sans réussir à briser la résistance du Nord-Vietnam. Jusque-là, dans ses discours comme dans ses conférences de presse, de Gaulle s'était exprimé en termes généraux ; c'est pourquoi le fameux discours de Phnom Penh va éclater comme un coup de tonnerre dans le contexte particulier de l'année du retrait de l'OTAN et du voyage à Moscou. Les voyages présidentiels n'épuisent pas l'actualité diplomatique du second semestre. En Europe, ce sont essentiellement les questions communautaires qui occupent l'actualité diplomatique, mais la crise politique allemande a aussi des répercussions en politique étrangère. La chute du gouvernement Erhard le 8 novembre et la constitution d'un nouveau gouvernement, sous le signe de la grande coalition présidée par le démocrate-chrétien Kiesinger, et dont le ministre des Affaires étrangères est le social-démocrate Willy Brandt, laissent présager une amélioration des rapports franco-allemands : le règlement apporté le 21 décembre au stationnement et au statut des Forces françaises en Allemagne en est le symbole.