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SEPT QUESTIONS A MIA LECOMTE1/ Une autobiographie en quelques mots.Née à Milan, grandi en Suisse, et puis encore en Italie : Florence, Rome, et maintenant en Toscane, avec un pied à Paris… Deux mariages, trois enfants, beaucoup de chats et un sentiment permanent d’étrangeté : nationale, sociale, créaturale. Un handicap de l’identité, pourtant accompagné d’un amour imprudent de la vie. Bien résumé dans ces vers : « Debout entre l’arme pointée et sa cible / je mène une vie aisée ».2/ Comment répondre à une injonction brusque : « Définissez la poésie. »Par une brusque réponse « Jamais ! ». Je ne voudrais pas prendre le risque de suggérer le chemin pour s’approcher de mon unique refuge, entrouvrir la porte du seul lieu où je suis capable d’exister…3/ Prose et poésie, la distinction a-t-elle un sens ?Le sens d’une distinction entre chant, aria et récitatif dans une pièce d’opéra. Il s’agit d’une question de fonctions et de durata. Mais ils partagent le même dessin musical global, le même langage soumis à la nécessité du rythme. 4/ De la forme (et du formel) en temps de crise.Le bénitier qui recueille l’eau du déluge.5/ Quel avenir pour la poésie ?La poésie persistera tant que persistera l’humanité, son exil intérieur, sa nostalgie d’une mémoire de beauté. C’est une évidence plutôt banale. Mais après ? Dans ces temps apocalyptiques et informatisés, on se demande quelquefois si la poésie peut exister au-delà de l’homme.6/ La part de la prosodie dans l’élaboration du poème.Brodsky a dit que les poètes, comme les oiseaux, sont identifiables par leurs chants. Il y a donc plutôt une « marque prosodique », une sorte de « destin » musical – biologique et culturel, lié à la chimie et aux émotions de la langue maternelle – dont on ne peut s’échapper.7/ La place de la traduction dans l’écriture poétique.Quels sont les confins d’une langue et à quel moment les dépasse-t-on ? À une époque de migrations globales, de transferts et d’échanges plurilingues, il faut repenser les langues comme une construction collective. Et le défi de la poésie consiste justement à toujours faire de sa propre langue une langue étrangère.