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Pour comprendre en profondeur les visées de l’Occident contemporain sur le monde arabe et musulman depuis le XIXe siècle, il est nécessaire de remonter aux origines de leurs empires coloniaux oppresseurs. Ceux-ci ont réalisé un travail de sape considérable sur les populations du Maghreb – que les Européens, vers l’an 1500, appelaient « la côte des Barbaresques » ou « Barbarie » –, attachées pourtant à leur arabité et à leur religion, l’islam. Exploiter et saigner à blanc cette vaste région, riche en histoire et fière de son ancrage civilisationnel, était l’objectif des colonisateurs voulant déraciner d’abord par les armes puis par les homélies alambiquées de leurs prêtres. Soutenus par des ethnies tribales en quête de fortune et d’aura, ainsi que par quelques musulmans collaborationnistes attirés par le lucre et le pouvoir éphémère, ces impérialistes ont dénaturé le caractère même de la région. À travers les destins croisés d’un soldat hédoniste, d’un rabbin miséreux voyageur et des habitants du Maghreb arabe, l’auteure examine les ramifications de la manipulation historique et la résilience culturelle face aux défis de la modernité imposée. Dans cet essai extrêmement fouillé et documenté, l'auteure y explore les causes, les raisons et les sources de la colonisation de l’Algérie (1830), du protectorat de la Tunisie (1881) et de celui, plus tard, du Maroc (1912), mettant en exergue l’alimentation des clivages schismatiques répandus auprès des autochtones...