Prix public : 12,00 €
Le Dernier jour d’un condamné est un opéra en deux actes et un intermezzo sur un livret des trois frères Alagna, adapté du roman éponyme de Victor Hugo. Ce récit, publié en 1829, se présente sous la forme d’un long monologue intérieur dans lequel un condamné à mort relate sa vie, ses pensées, ses angoisses, ses souffrances durant les six semaines qui séparent le début de son procès du jour de son exécution. Il s’agit là pour Victor Hugo d’un véritable plaidoyer en faveur de l’abolition de la peine de mort. Le style d’écriture est particulier au sens où l’auteur ne nous dit pratiquement rien de son personnage, pas même son nom. Le lecteur reste donc jusqu’à la fin face à un condamné quelconque – un anonymat qui a choqué à l’époque. Malgré les nombreuses critiques auxquelles Hugo doit faire face, il persiste et précise ses intentions dans la longue préface qu’il écrit pour l’édition de 1832 : « Ce que [l’auteur] a eu dessein de faire, ce qu’il voudrait que la postérité vît dans son œuvre […], ce n’est pas la défense spéciale, et toujours facile, et toujours transitoire, de tel ou tel criminel choisi, de tel ou tel accusé d’élection ; c’est la plaidoirie générale et permanente pour tous les accusés présents et à venir. » Et Hugo d’aller plus loin encore : « Nous ne voulons pas seulement l’abolition de la peine de mort, nous voulons un remaniement complet de la pénalité sous toutes ses formes, du haut en bas, depuis le verrou jusqu’au couperet ».Ce plaidoyer « pour inscrire au front de la loi l’inviolabilité de la vie humaine » est repris et modernisé dans cet opéra de David Alagna. En effet, à l’unique personnage de la version originale, placé dans la prison du Kremlin-Bicêtre à Paris autour de 1828, le compositeur ajoute un double féminin situé dans un pays indéfini dans les années 2000. Les deux récits, sous forme de deux monologues simultanés, mais indépendants, se déroulent parallèlement, sans que les personnages interagissent ou se voient.Le Dernier jour d’un condamné de David Alagna a été créé en version de concert au théâtre des Champs-Élysées le 8 juillet 2007 sous la direction de Michel Plasson avec Roberto Alagna dans le rôle du condamné.