Prix public : 80,00 €
Adaptation de l’œuvre de Métastase par Philippe Desriaux, le livret de Démophon n’est pas une simple traduction du texte d’origine, mais plutôt une paraphrase qui en garde le sens poétique. Il comporte plusieurs remaniements comme la suppression de personnages secondaires, le changement du nom du prince (qui se nommait Osmide chez Métastase). Desriaux a également ajouté un Deus ex machina final, conformément au goût français de l’époque.L’ouverture de Démophon joue sur le passage de fa mineur à fa majeur, tonalités homonymes, mais contrastant par leur couleur et leur atmosphère. Elle commence par une introduction lente des cordes en fa mineur qui accompagne ensuite un court solo de hautbois de caractère lugubre, rejoué un peu plus tard par les premiers violons. Le matériau thématique est présenté aux premiers violons dans une section allegro, accompagné des cordes en doubles-croches et d’accords espacés aux cuivres et aux bois. Après un passage qui combine les bois à l’unisson et les cordes en diminutions rythmiques, le thème revient transposé et joué par le hautbois et les premiers violons. Un passage qui reprend et développe quelques motifs nous conduit vers une modulation à la tonalité homonyme de fa majeur. Énonçant le matériau thématique dans la nouvelle tonalité, l’ouverture se termine sur une cadence parfaite en fa majeur, suivie d’une coda.L’ouverture de Démophon fut en fait donnée pour la première fois en février 1789 au Concert de la Loge olympique, avant la création de l’opéra. Elle est devenue l’œuvre la plus appréciée de Vogel. Cette musique a notamment suscité l’intérêt du chorégraphe-danseur Pierre Gardel (1758-1840) qui l’a reprise pour sa Danse de démons dans son ballet Psyché (1790). Elle a aussi été exécutée par 1 200 instrumentistes pour une fête funèbre au Champ de Mars en 1791. Cinquante ans après sa création, l’ouverture était encore louée par les critiques, dont Hector Berlioz, sous la plume duquel on peut lire : « L’ouverture de Démophon est un chef-d’œuvre d’unité d’expression, de simplicité ; et […] d’orchestration intelligente, animée autant que pittoresque. »Connor Cobbysous la direction scientifique deAnne-Sylvie Barthel-Calvet,(département de Musique et MusicologieUFR Arts Lettres et Langues-Metz, Université de Lorraine)