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« Où est ton père ? » Cette petite phrase - la toute dernière prononcée dans un souffle par sa mère mourante - tourmente encore la narratrice des décennies plus tard. Expression poignante du manque d'une femme détruite et abandonnée jusque dans son agonie, mais toujours amoureuse de son tortionnaire, elle rappelle cruellement à l'adolescente de dix-sept ans son impuissance désespérante à l'en protéger. Mais le pire traumatisme de ces dix heures d'agonie résulte du comportement du père absent qu'elle suspecte de se réjouir secrètement de cette mort affreuse. L'image de ce père autrefois adulé s'effondre au fur et à mesure que s'ébauche dans son esprit un tout autre personnage ; celui d'un tueur psychologique de femmes capable de la détruire elle-aussi. Mais comment se libérer de son emprise, lorsque le rejeter équivaudrait à s'arracher le coeur - habitée par l'impérissable nostalgie du vert paradis des amours enfantines ? Un deuil impossible : vingt ans plus tard, elle se débat encore dans l'enfer des sentiments contradictoires et violents qu'il lui inspire. Un combat contre elle-même qui serait resté voué à l'échec, n'eût été le miracle d'une rencontre avec l'amour vrai, celui qui, à l'opposé de ses faux-semblants mortifères, vous magnifie, dont elle n'aurait jamais osé rêver. Celui qui, finalement, lui donne la plus formidable leçon d'amour. Annie Chabry est née à Caudry, une petite ville du Cambrésis vouée pendant longtemps à la seule industrie textile : tulle, dentelle, guipure et broderies mécaniques. L'antique Caudrix gauloise doit aujourd'hui encore sa réputation mondiale à l'attraction exercée par sa remarquable dentelle sur la haute couture ainsi que sur les têtes couronnées qui viennent s'y approvisionner. C'est dans cette Flandre natale chère à son coeur que l'auteure de « Leçons d'amour » situe ses premiers émerveillements dont elle nous fait partager l'euphorie. Elle l'a quittée pour venir faire des études de Sciences politiques à Paris et y est restée pour travailler, d'abord en tant que journaliste économique, puis, conjointement avec son mari le prince Hamid al-Shawi, chercheur au CNRS, en tant qu'auteure de nombreux articles et ouvrages portant sur la vie politique du Moyen-Orient. Elle a aussi travaillé en tant que mannequin et comédienne, incarnant ainsi, au théâtre, la Vénus de Boticelli, déesse éternelle de l'amour.