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David Robichaud et Patrick Turmel s'attaquent à cette idée bien ancrée selon laquelle la richesse collective viendrait d'abord du mérite et du travail individuel. Bien entendu, il n'est pas faux de prétendre qu'on puisse faire de grandes réalisations à l'aide d'acharnement et d'ambition. Mais, aussi grandes ces réalisations soient-elles, elles sont également dépendantes du contexte social, culturel et économique d'une société. Les auteurs illustrent cet argument avec l'exemple du grille-pain. Seul sur une île, il nous serait en effet impossible d'arriver à construire un grille-pain. En société, en raison des ressources transformées, de la technologie développée, de la main-d'oeuvre disponible, la tâche devient alors bien plus simple. Malgré tout ce qu'il a pu accomplir, l'individu est donc redevable à la société : « Gardons ceci en tête : si un individu laissé à lui-même sur une île déserte est incapable de produire un bien donné, alors il ne mérite pas entièrement les bénéfices qu'il peut en retirer sur le marché. »
Dans l'état de nature donc (que l'on retrouve notamment chez les contractualistes tels Locke et Hobbes), chacun agit égoïstement en ne pensant qu'à maximiser ses jouissances et combler ses besoins, sans égards aux autres. Mais voilà, le fait est que l'on devrait bien, un jour ou l'autre, apprendre à mettre de côté quelques désirs pour assurer une bonne cohésion sociale. Pour les auteurs, la clé de cette cohésion se trouve dans les principes de «coordination», de «coopération» et de «compétition». Tout un programme !
À la fois accessible, érudit et brulant d'actualité, ce court essai jette un éclairage original sur ce débat qui secoue notre époque. «La» «Juste part ... »ou tout simplement comment revisiter le contrat social au XXIè siècle ?
Note d'intention des auteurs :
« «L'objectif premier de cet ouvrage est de rendre compte de l'importance de la coopération sociale pour toute production de richesse. Il nous permettra de rejeter l'idée selon laquelle certains peuvent légitimement s'opposer à la redistribution en invoquant des arguments moraux fondés sur le droit de propriété ou le mérite économique. La production de richesses étant une affaire collective et non individuelle, il revient à la société de choisir la redistribution qui est la plus susceptible de lui permettre d'atteindre ses objectifs. Nous suggérons qu'une distribution plus égalitaire des richesses est collectivement plus avantageuse ; elle permet d'améliorer le niveau de bonheur et de satisfaction de tous les membres de la société, qu'ils soient affreusement pauvres ou effrontément riches. »»