Prix public : 13,90 €
Beaucoup d'entreprises font tout pour être connues. D'autres, et non des moindres, cherchent à se faire oublier, à échapper à tout prix aux radars médiatiques. Parmi elles, les entreprises de négoce international de matières premières. Le grand public ignore que ces géants discrets, dont les salariés peuvent se compter par dizaines de milliers, jouent un rôle essentiel dans la marche du commerce et de l'économie mondiale. La nature même du métier de négociant est un mystère pour les non-initiés. Qui sait comment on met à la disposition des industriels, minerais ou céréales, hydrocarbures ou sucre, café ou coton, là où ceux-ci le veulent, quand ils le veulent et dans les quantités dont ils ont besoin ? Qui sait comment ces marchands de matières premières permettent à l'industrie de produire ce que nous utilisons quotidiennement, avions, voitures, ordinateurs, téléphones ? Qui sait que, sans eux, le monde agricole ne pourrait pas nous nourrir ? Tout au long du XXè siècle, cette activité s'est développée sans trop de problèmes et a pu répondre à la demande grâce au concours de marchés financiers spécialisés. Mais, depuis le début du XXIè siècle, le business des matières premières a été envahi par les spéculateurs. Fonds d'investissements et fonds de pension ont vite compris que la croissance économique de la Chine, de l'Inde et du Brésil allait faire monter les prix des denrées de base et que des gains faciles les attendaient. Parfois, ces institutions financières ont contribué à faire grimper les cours. Ce qui a permis aux sociétés de négoce d'engranger de confortables bénéfices mais a contribué à provoquer de graves crises dans les pays dépendant de leurs importations alimentaires pour se nourrir. Cette réalité a conduit à associer dans une même réprobation les grands spéculateurs financiers et les grandes maisons de négoce. Et cette réprobation a conforté les négociants internationaux dans leur volonté têtue de passer inaperçus. Méritent-ils tant d'opprobres ? Sont-ils les affameurs du monde, avides de profits rapides ? Ou sont-ils un mal nécessaire, indispensables à l'organisation de marchés ?