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Comment, après une guerre d’une ampleur et d’une férocité jamais vues, les politiques et les diplomates auraient-ils pu appliquer les recettes traditionnelles ? Il fallait tout rebâtir. Voulait-on tenir une conférence de vainqueurs ou préparer une paix durable en y associant l’Allemagne ? Quelle place faire aux idées portées par le président des États-Unis, puissance extra-européenne entraînée tardivement mais de manière décisive dans un conflit planétaire ? De quelle façon rebâtir le monde en l’absence de la Russie bolchevique, quelles suites donner à l’éclatement des empires austro-hongrois et ottoman, quel Proche-Orient nouveau faire émerger, comment traiter la Chine et le Japon, que faire des colonies allemandes ? De quels moyens doter la Société des Nations appelée à réguler désormais les relations internationales ? De quelle manière assurer la sécurité de la France, principal contributeur à la victoire, face à une Allemagne qui conservait toute sa puissance, restait persuadée de ne pas avoir été vaincue et croyait avoir reçu le fameux « coup de poignard dans le dos » ? On mesure la radicale nouveauté et la formidable complexité des problèmes que la conférence de la paix et les gouvernements ont dû résoudre en 1919 et 1920. C’est bien à tort que, dans les années 1930 (et parfois encore aujourd’hui), on a reproché au traité de Versailles et à ceux de la « banlieue parisienne » d’avoir ouvert la voie à la Seconde Guerre mondiale. Ce ne sont pas ces textes qu’il faut incriminer, mais plutôt les hommes d’État qui les ont mis en oeuvre par la suite. Réexaminé cent ans plus tard à l’aide d’une documentation largement inédite par un spécialiste de l’histoire de la diplomatie, cet épisode crucial, trop souvent éclipsé par l’ombre portée de la guerre, apparaît ici en pleine lumière. Ce récit fournit une clef essentielle à la compréhension du XXe siècle.