Prix public : 18,00 €
“L’importance du passé est surestimée. Si les gens restaient tranquilles, tout irait mieux.” Parfois, il vaut mieux laisser tomber. C’est un “épisode confus”, dit le commissaire Jury, ça ne nous regarde pas. Une jeune femme, à la sortie d’un bar, en plein jour, menace un inconnu puis retourne son revolver contre elle-même et se suicide : c’est clair comme de l’eau de roche, “sans danger pour les tiers”. Pas la peine de s’éterniser. Mais Guyot, le journaliste, veut comprendre. Il consulte des archives. Il lit les cahiers de la victime. Il cherche. On lui dit de laisser tomber. Il s’obstine. Il devrait regarder autour de lui. Il ne voit rien. C’est un ingénu. Dans le bar que fréquentait la victime, il découvre une alliée, psychanalyste à la retraite, qui l’écoute en descendant des petits verres de vodka. Les voix se multiplient. Beaucoup de coups de fil. Entre les mots, du silence. Des menaces avérées, et des passages à l’acte. Des crimes. L’atmosphère est opaque, oppressante, l’air raréfié. La mécanique de la violence est encore bien huilée, et les anciens maîtres du pouvoir policier des années 80 ont du mal à prendre leur retraite et veulent aussi parler de leurs sentiments. Dans une prose concise et d’une densité hallucinante, l’auteur de L’Autobus livre un roman politique et métaphysique très noir, et montre les remous des âmes perverses et les alliances troubles des pouvoirs institués. Magnifique et glaçant.