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Forme et contenu sont-ils élaborés d’un même mouvement ? C’est ce que les manuscrits préparatoires des poètes permettent, entre autres, d’observer sur pièces. Après quelques siècles où la poésie occidentale s’est astreinte au respect de règles de versification très strictes, la fin du XIXe siècle a vu l’émergence du « vers libre » : le principe de retour à la ligne subsistait, mais ne répondait plus à une loi préalable à laquelle le poète devait se soumettre. En se penchant sur des documents génétiques de poètes, en se glissant dans le « laboratoire » où ils élaborent leurs poèmes, on peut observer comment chacun construit son propre rapport au vers. Les tâtonnements autour de la forme à donner à tel énoncé offre des aperçus précieux sur la manière dont chaque poète considéré envisage les liens entre forme et contenu. La forme vient-elle après le contenu, qu’elle habille ? est-elle au contraire un moule qui préexiste à ce qui le remplit ? ou forme et contenu sont-ils élaborés d’un même mouvement ? C’est ce que les manuscrits préparatoires des poètes permettent, entre autres, d’observer sur pièces. Outre les études menées sur des documents génétiques, deux entretiens et un témoignage donnent aussi la parole à des poètes d’aujourd’hui, qui commentent leur propre rapport au vers et leur manière de travailler pour aboutir à un poème. Le volume présente également un document inédit : le long dossier génétique (de 1888 à 1914) du premier poème en vers libres d’Émile Verhaeren, poète qui s’est imposé comme l’un des grands pionniers de cette forme nouvelle.