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La franc-maçonnerie déchirée, mars-mai 1871 Les évènements connus sous le nom de Commune de Paris (18 mars-27 mai 1871) commencèrent par une insurrection patriotique de la population des quartiers Est de la capitale, scandalisée par la mollesse de Thiers et de l'armée face aux Prussiens qui assiégeaient toujours Paris. Gouvernement et militaires s'enfuirent à Versailles, se réorganisèrent puis revinrent en profitant des faiblesses de défenseurs. S'ensuivirent des incendies, des destructions et une terrible répression (la Semaine sanglante). La République se bâtira lentement sans oublier vraiment ces crimes et ces ruines. Quelle fut l'attitude de la Franc-maçonnerie face à cette tentative révolutionnaire animée par des idéaux généreux qui étaient parfois aussi les siens ? Composée elle-même partiellement, à l'époque, d'ouvriers et de gens modestes (25%), d'artisans, de commerçants et de fonctionnaires (20 à 25%), elle sympathisa largement avec les insurgés et participa au pouvoir communal. Certains des siens y assumèrent d'importantes responsabilités. Elle s'illustra par plusieurs manifestations dont une massive (29 avril) sur les remparts, avec décors et bannières qui reçurent des balles. Elle négocia directement mais en vain avec Thiers. Sauf exceptions, la prudence paralysa les loges de province, les dirigeants des deux obédiences fustigeront l'insurrection, le frère Jules Simon accepta d'être ministre à Versailles mais, amnistiés, les anciens condamnés par la justice militaire qui avaient échappé à l'exécution sommaire seront réadmis et fêtés (jusqu'à présent) dans leurs ateliers. La Commune de Paris, parce qu'elle suscite de graves remords dans nos consciences, demeure mal installée dans l'histoire de France, toujours unitariste. André Combes éclaire ici un de ses aspects méconnus dont la franc-maçonnerie, tous comptes maintenant faits, malgré ses tiraillements et ses déchirures, n'a pas à se repentir.