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De Cordoue au Vatican, mille ans de malentendus Gerbert d'Aurillac, premier pape français que l'on redécouvre gräce aux travaux d'Ahmed Youssef, fut un "apporteur" de Lumière nouvelle, que ce soit en astronomie ou en mathématiques, au fond des ténèbres du Moyen Age. Ce concentré de Léonard de Vinci et de Jules Verne avant terme fut également un fin politique, faiseur d'empereurs germaniques et de dynasties françaises. La légende satanique de ce pape de Lumière est née du hasard qui l'a mis en relation avec des savants arabes andalous. C'est ainsi que cet introducteur des chiffres arabes en Occident fut accusé de magie et de nécromancie. Son nom et sa réputation périront "par le fer et par le feu" pour avoir professé trop d'admiration à l'égard des sciences arabes. Si Victor Hugo disait "Gerbert, l'âme livrée aux sombres aventures", c'est que son action jette encore un trouble, un millénaire plus tard, sur nous et sur l'épineuse question de la contribution de l'Islam à la civilisation occidentale. L'auteur établit, en annexe, la première liste exhaustive des livres grecs et indiens traduits par les musulmans et les juifs avant d'être transmise en latin dans une fabuleuse valse de traductions. Il démontre en outre les contours de l'héritage gerbertien dans la politique et la culture occidentales, de l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen à Napoléon III. Mille ans de malentendus dont il nous livre les principales clés.