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En novembre 2019, en réaction à une révolte populaire, les dirigeants de la République islamique coupent la connexion Internet du pays. Ils massacrent à huis clos, en trois jours, au moins 1 500 manifestants pacifiques. Depuis 1979, l'Iran est devenu l'un des pays les plus fermés au monde, et son régime l'un des plus dictatoriaux. L'économie est exsangue, les désastres écologiques accablent la population, par ailleurs ravagée par la Covid-19. La plupart des journalistes iraniens sont en prison et les femmes qui résistent à la domination religieuse sont réprimées. Privés de leurs droits fondamentaux, et en l'absence de libertés politiques, les Iraniens ont pour seul espace d'expression les réseaux sociaux. Le contrôle d'Internet est ainsi devenu un enjeu majeur pour les responsables politiques, obligés de s'en réapproprier les codes pour diviser la société. La mobilisation virtuelle annoncerait-elle un soulèvement populaire ? Mahnaz Shirali a mené l'enquête au cœur de ces réseaux sociaux. À la lumière de l'histoire et de la culture iraniennes, son analyse des réactions et des comportements des internautes révèle un peuple iranien bien différent de celui habituellement représenté dans les médias, et dont les récits semblent être autant d'appels à l'aide. Arrivée en France en 1994, Mahnaz Shirali est docteure en sociologie et HDR en sciences politiques. Elle a notamment publié La jeunesse iranienne : une génération en crise (PUF, 2001), La malédiction du religieux. La défaite de la pensée démocratique en Iran (François Bourin, 2012) et The Mystery of Contemporary Iran (Transaction Publishers, 2014).