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‘‘À l’époque élizabéthaine et jacobéenne, Londres avait ceci d’unique en Europe qu’elle possédait un grand nombre de théâtres publics. Construits en bois et capables d’accueillir des milliers de personnes, ces théâtres faisaient l’admiration des visiteurs étrangers — et ce alors que les anglais eux-mêmes n’ont jamais pris la peine de garder une trace de ce à quoi ils ressemblaient, ni visuellement, ni par une description appropriée. De là les efforts acharnés des spécialistes modernes pour tenter d’élaborer des reconstructions de ces théâtres, à partir d’éléments de toute façon insuffisants.’’ À quoi ressemblait le Théâtre du Globe, où Shakespeare a créé ses plus grandes pièces ? Cette question difficile, faute de documents, Frances Yates ne l’aborde pas seulement en historienne du théâtre ou de l’architecture : historienne des idées spécialiste des aspects occultes de la pensée de la Renaissance, elle montre que pour vraiment comprendre “l’idée de théâtre” au temps de Shakespeare, il faut en saisir la portée symbolique. Son enquête l’amène à étudier en détail l’oeuvre des “mages” John Dee et Robert Fludd, qui ont aussi oeuvré au développement de l’architecture et à celui de la mise en scène, et la tradition des “théâtres de mémoire”. C’est par ce détour passionnant qu’elle arrive à reconstituer le Globe et à montrer ce qui en faisait, sur le plan spirituel, un “Théâtre du Monde”.