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Les champs opératoires sont les champs les plus beaux, surtout quand on restaure l'ossature malmenée des stars ou les squelettes déviés des galeristes chics, et ce, au sein d'une fort sélecte clinique new-yorkaise, et j'en connais certains qui sont de purs régals, vous permettant d'exercer votre goût des arts et votre aptitude à la sculpture. C'est ce qu'a longtemps pensé le chirurgien Thomas Haberline, héros de La Position de schuss et scalpel roi de la clinique Sharperson. Arrive néanmoins le jour où le rêve fraîchit, notre homme étant touché par un mal redoutable : le vif désir de se faire écrivain. L'homme de plume ayant, à ce que dit l'Histoire, le gosier fort pentu, notre Thomas met un point d'honneur à boire, boire encore, boire sans fin. Et c'est là qu'est l'os, la dérive tremblotante de ses performances chirurgicales entraînant querelle avec son équipe, mise à pied et renvoi. Les champs opératoires sont devenus ceux du déshonneur. Quelques âmes bienveillantes, notamment des femmes, se pencheront sur ce destin déboîté et rendront à cette âme foulée le bon usage de ses capacités. Et l'on n'est pas près d'oublier l'ondoyante et longiligne professeur de biologie Lambertson, Valentina la galeriste sinophile qui initie notre orthopédiste à la dimension plastique et conceptuelle du biscuit pour chien. Avec La Position de schuss, Loris Bardi déploie, sur fond de jet-set américaine, les délices amères d'une comédie mordante et désenchantée, les zigzags d'une vie où se mêlent luxe, luxure et luxations.