Prix public : 21,00 €
Les "espaces infinis" ! Si leur "silence" effraie, leur science peut se révéler, elle, fructueuse et fort vertigineuse. C’est ce qu’expérimente l’astronome Isaac Bahir, l’un des quatre héros des Corps flottants de Mikaël Hirsch. Héros n’est d’ailleurs pas le bon mot, on lui préférera"pôle","molécule"ou"planète", tant il est vrai que l’égrégore composé par le quatuor Isaac-Miranda-Walter-Éric forme une constellation panique, un dispositif affectif mouvant et dynamique, un jeu de chaises musicales planétaires où les éclipses et les manigances chronologiques jouent avec le réel et le temps comme avec un Rubik’s Cube infiniment manipulable. À l’origine de ce marivaudage quantique, la visite qu’effectue Isaac à Rustrel, sur le site d’un ancien bunker devenu laboratoire de physique. L’attend là, dans cet athanor de béton, une révélation sur la structure intime du temps qui va le propulser au cœur d’un kaléidoscope biographique en quatre"hypothèses"où les cartes sont incessamment rebattues, un suspense métaphysique rythmé par les sortilèges d’une éclipse solaire, l’apparition d’une boîte en fer blanc muée en capsule temporelle et une antique machinerie à perturber les durées. Amis ou relations de lycée, Miranda, Walter, Isaac et Éric s’attirent, communient ou s’affrontent, mais dans le barattage temporel auquel accède Isaac, Éric est soit écrivain à succès devenu aveugle, soit journaliste d’investigation, Walter prof de lycée ou astronaute en fin de vie, quant à Isaac c’est selon : radioastronome, gourou priapique d’une secte de néo-hippies allergiques aux ondes électromagnétiques ou astrophysicien basé au Japon. Chaque hypothèse varie l’angle et relance les dés. Avec ses Corps flottants, Mikaël Hirsch réussit un rare cocktail de hard science et de mélodrame sentimental, de fantastique temporel et d’épopée savante : Les Corps flottants ou quand Niels Bohr rencontre Douglas Sirk.