Prix public : 27,00 €
Les soulèvements aussi inattendus que spectaculaires qui se sont produits à partir de la fin de l’année 2010 au sud et à l’est de la Méditerranée ont bouleversé des sociétés entières, bien au-delà du champ politique. Leurs prolongements tout aussi divers, imprévisibles et parfois dramatiques, continuent d’affecter l’ensemble de la région, au-delà des pays directement concernés. Face à l’accélération de l’histoire, la demande sociale s’intensifie pour mieux comprendre. Dans le concert d’expertise mobilisée, l'ensemble des sciences sociales et humaines est mis à contribution. Ce dossier propose d’examiner comment les chercheurs de diverses disciplines (histoire, science politique, sociologie, anthropologie, linguistique…) ont pu répondre à l’épreuve de cette interpellation à partir d’expériences concrètes et comparées fort diverses. Investissement professionnel et personnel à la fois, la recherche en sciences sociales ne peut faire l’économie d’une réflexion sur les conditions de production du savoir, sur la façon d’écrire et de décrire une histoire dans laquelle les observateurs sont eux-mêmes engagés. Les révolutions arabes invitent à une démarche réflexive qui interroge la position du chercheur, la spécificité de son métier et sa capacité à rendre intelligibles les événements majeurs de l’histoire récente. Les auteurs rassemblés dans ce volume s’interrogent donc sur l’évolution des grilles de lecture, l’émergence d’objets originaux ou de pistes de recherche inédites, l’activation de nouveaux débats à l’intérieur des disciplines ou entre elles. Mais ils se penchent aussi sur les conditions pratiques de la recherche à un moment où certains terrains d’enquêtes se ferment et d’autres s’ouvrent, où de nouveaux espaces et objets d’investigation se créent, où l’apparition de sources, l’ouverture d’archives ne peut faire oublier que des pans entiers de sociétés sont menacés de destruction.