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Les mutations en cours de nos sociétés avivent le débat sur les identités politiques. Leur origine médiévale bénéficie ainsi d'un intérêt accru. La question s'inscrit simultanément dans une nouvelle histoire des pouvoirs, qui cherche leurs fondements. Entre ces bases, les sentiments d'appartenance tiennent un rôle majeur. L'enjeu s'imposa avec acuité aux Capétiens de Sicile, ou "Angevins", entre XIIIe et XVe siècle. Ils gouvernaient des territoires dispersés de la Grèce voire de la Terre sainte à l'Anjou. Ils étaient d'origine étrangère à leurs peuples. Ils devaient gagner la reconnaissance de communautés et d'aristocraties multiples. Ils assirent pourtant une autorité acceptée pour légitime parce que capable d'unir autour de valeurs communes, tout en composant avec différentes traditions identitaires. Les seize contributions ici publiées analyse cette délicate combinaison, en privilégiant Provence et partie continentale du royaume de Sicile comme centres de gravité des domaines "angevins".