Prix public : 27,00 €
Ce volume étudie la place et le devenir des cimetières et des tombes dans le monde musulman contemporain, en croisant les approches de l'islamologie, de l'anthropologie et des sciences sociales pour analyser le fait funéraire en islam dans ses dimensions religieuses, politiques et mémorielles. Y sont abordés les croyances et pratiques entre orthodoxie et hétérodoxie (notamment au Pakistan)?; le culte des morts en islam en contexte socialiste (Chine, Kazakhstan)?; l'inhumation des musulmans en terre d'émigration (Royaume-Uni, Brésil)?; l'évolution de cimetières emblématiques du monde chiite (Iran, Liban). L'ensemble montre comment les intérêts politiques, les préceptes religieux et les besoins mémoriels se partagent en islam le pouvoir sur l'espace des morts et sa fréquentation par les vivants. Lieux de mémoire où se conjuguent gestion de l'ici-bas et représentation de l'au-delà, les cimetières et les tombes occupent une place concrète et symbolique considérable dans les mondes musulmans. Porteurs de sens juridiques, éthiques et eschatologiques, rapportés à l'islam comme Loi révélée (sharî`a), ils font aussi l'objet de décisions politiques, d'appropriations sociales et de pressions économiques diverses. Comme fait social total, ils participent à la construction de la mémoire culturelle de la communauté. Dans cet ouvrage, cimetières et tombes des musulmans sont étudiés à travers les enjeux religieux, politiques et mémoriels que présentent leur habitation, leur gestion et leur fréquentation. Huit contributions analysent ces aspects selon les approches croisées de l'islamologie, de l'anthropologie et des sciences sociales. Après un aperçu des traditions textuelles, des études de cas contemporains couvrent un large spectre géographique, de la Chine au Brésil en passant par le Liban. Le dossier met en lumière la pluralité des statuts et des destins des défunts?: saints, héros ou morts ordinaires?; morts en pays d'islam, en terre socialiste ou en émigration. Il montre comment les évolutions sociétales transforment des lieux et des rites apparemment immuables, mais aussi comment des pratiques et croyances perdurent en dépit des aléas politiques. Il établit par-là que les cimetières demeurent des lieux vivants où se reflètent et se construisent les sociétés musulmanes.