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Les historiens du Moyen Âge rencontrent assez fréquemment, dans leurs recherches, des hommes d'Église faisant la guerre. Ce sont la plupart du temps des prélats : évêques, abbés ou cardinaux. Ces hommes ne prenaient pas seulement les armes lors des croisades, mais aussi au cours de conflits séculiers, sans aucun motif religieux, comme la Guerre de Cent Ans. Or, contrairement aux idées reçues, l'usage des armes par le clergé n'était pas totalement interdit au Moyen Âge. De nombreux motifs permettaient aux prélats de justifier leur participation aux conflits armés, d'autant plus qu'en tant que seigneurs et vassaux des rois, ils étaient sollicités par les pouvoirs séculiers. Tout était question de mesure : si les évêques les plus belliqueux pouvaient provoquer le scandale, d'autres furent considérés comme des héros. Pourquoi étudier ce sujet à travers l'exemple de la France du XVe siècle ? C'est qu'au cours de cette période, ces pratiques semblent se raréfier avant de quasiment disparaître. Est-ce sous l'effet de l'esprit de réforme qui anime l'Église après le Grand Schisme, lors des conciles de Constance et de Bâle, ou sous celui de la modernisation des structures de l'État monarchique français et de ses institutions militaires ? C'est à ces questions que se propose de répondre cet ouvrage, à travers l'étude des actes et du mode de vie de ces prélats combattants, des questions de droit, de la manière dont ils furent jugés par la hiérarchie ecclésiastique et la société de leur temps.