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Rescapé du Bataclan, Victor Rouart dénonce, au-delà de son parcours de reconstruction, le climat de « lâche soulagement » qui règne en France depuis la vague d'attentats, et appelle à un sursaut politique et citoyen contre le terrorisme. Victor était au Bataclan ce soir du 13 novembre 2015. Dès le début de l'assaut, une balle de kalachnikov lui transperce les deux jambes. Il vit le reste de la prise d'otage au sol, entouré de victimes. Récupéré par la BRI puis les pompiers de Paris, il passe « à quelques minutes de la mort », selon les soignants. La suite, ce sont de nombreuses opérations, des miracles accomplis par le corps médical, mais aussi des moments de doute, de douleur. Et le début d'une longue méditation : comment et pourquoi un tel attentat a-t-il pu arriver, en France, à notre époque ? Comment la République a-t-elle pu laisser s'installer un tel chaos sur son sol ? Qui sont les responsables ? Non, la résilience larmoyante et les bougies sur le rebord des fenêtres ne doivent pas constituer l'alpha et l'oméga de la réaction d'une nation face à des actes terroristes faisant plusieurs centaines de victimes. Non, la France ne pourra faire l'économie d'un débat en profondeur sur son identité et ses valeurs. Car réprimer le fanatisme, défendre ses citoyens et lutter contre le communautarisme n'est pas le propre d'une nation belliqueuse, mais bien d'un pays civilisé.