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Les concepts d’exclusion et d’inclusion sont étudiés depuis les années 1960. C’est dans le courant des années 1990 que les discours sur la société inclusive apparaissent, largement relayés par les organisations internationales. Le concept de société inclusive est rapidement devenu un paradigme central dans le champ des situations de handicap, notamment à travers<br /> les politiques de l’école inclusive.<br /> L’AIRe, par son engagement en faveur d’un fonctionnement en dispositif, promeut une intervention et un accompagnement dans le cadre d’une société plus inclusive. La mise en<br /> oeuvre d’un dispositif ITEP est déjà en soi une affirmation de cette volonté de pouvoir inscrire notre fonctionnement de manière plus souple et efficiente, au plus près de l’enfant et de sa famille, en lien avec toutes les institutions du territoire. Il s’agit ici d’une approche écologique de la situation de handicap, dans le sens où elle souligne l’accès aux droits, la participation<br /> sociale et l’exercice d’une citoyenneté, qui relève également l’interdépendance entre les comportements des personnes et le milieu dans lequel elles évoluent.<br /> Dans ce contexte, le Dispositif ITEP est une institution qui permet d’atteindre l’objectif d’inclusion sociétal, au-delà de l’accompagnement des jeunes eux-mêmes, à travers l’élargissement de ses actions, auprès de leur environnement. Cette conception vient poser autrement la question de l’institution qui doit désormais agir afin de créer les conditions<br /> favorables à l’émergence d’un « environnement capacitant » tel que le décrit Pierre Falzon (2005) : « [...] un environnement qui permet aux personnes de développer de nouvelles compétences et connaissances, d’élargir leurs possibilités d’action, leur degré de contrôle sur<br /> leur tâche et sur la manière dont ils la réalisent, c’est-à-dire leur autonomie ». Il s’agit de favoriser un environnement qui garantit les capabilités de chacun. Dès lors, les institutions<br /> sociales et médico-sociales sont appelées à exercer leurs missions de soin et d’accompagnement, en « écosystème » sur le territoire et dans la cité.<br /> Les principes d’une écologie sociale, d’un mouvement de décentrement, d’ouverture, d’extériorité, d’échanges, avec toutes les composantes du milieu de vie (familles, écoles,<br /> entreprises, structures de sport et de loisirs, services publics ...) doivent créer les conditions favorables à l’émergence d’un environnement capacitant. Cette évolution conséquente<br /> implique de mesurer les incidences sur les métiers, la gouvernance, le management, et d’envisager les conditions nécessaires de mise « en capacité » des professionnels pour remplir ces nouvelles missions. Il ne s’agit plus de déterminer conceptuellement qui doit d’abord s’adapter à l’autre mais de s’ajuster réciproquement pour permettre la concrétisation d’un<br /> environnement profitable à tous.<br /> Ces XXVIIe journées de formation de l’AIRe 2023 nous amèneront à reconsidérer l’articulation du soin et de la clinique institutionnelle, au sein d’un environnement capacitant.<br /> A partir d’une approche scientifique pluridisciplinaire et d’un partage d’expérimentations, il s’agira de réfléchir aux conditions d’une société accessible contribuant à un développement<br /> personnel, social et humain.<br /> Comment aborder la question des capabilités, du besoin d’accomplissement de soi, de la<br /> richesse des diversités comme autant de points d’appuis à valoriser ?<br /> Comment susciter des  appétences et favoriser les coopérations au profit d’un véritable projet visant l’autodétermination des personnes ?