Prix public : 25,00 €
<p>Pour une grande majorité des Africaines, la "rencontre coloniale" s'est faite à la maternité, au dispensaire et au centre de Protection maternelle et infantile, plus encore qu'au travail ou dans les bureaux de l'administration. Cet ouvrage analyse les conséquences de la colonisation sur les femmes colonisées, en mettant en valeur l'une des activités cruciales de ces dernières : mettre au monde des enfants et les élever.</p><p>Dans un contexte général de préoccupation démographique, à laquelle la colonie britannique de Gold Coast (futur Ghana) n'échappe pas, les autorités coloniales et les élites africaines tentent de lutter contre la mortalité maternelle et infantile, dans le but d'accroître la population locale. Comment sont déployées les politiques de médicalisation de la grossesse et de l'accouchement ? Comment sont-elles reçues ? L'histoire des institutions dévolues à la santé maternelle et infantile éclaire celle de leur personnel et de leurs usagères. Comment ont été redéfinis la physiologie de la maternité et le rôle social de mère, des concours "du plus beau bébé" à la formation de centaines de sages-femmes ? Les mères étant largement tenues pour responsables de la mortalité infantile par leurs "mauvaises pratiques", que prévoit-on pour les "éduquer" et comment réagissent-elles à ces méthodes ? Les sources de l'administration médicale, croisées avec de nombreux entretiens, documents privés et autres archives de presse, montrent les expériences multiples des mères africaines en situation coloniale.</p>