Prix public : 25,00 €
<p>Ce livre raconte l'histoire d'un manuscrit original, écrit entre 1903 et 1904 par un moine de la communauté éthiopienne de Jérusalem, Walda Madhen. Un manuscrit perdu, puis retrouvé des années plus tard dans les archives grâce au projet Open Jerusalem : voilà le point de départ d'une enquête qui entraîne le lecteur depuis le toit du Saint-Sépulcre jusqu'aux hauts plateaux éthiopiens, en passant par les ors des palais d'Istanbul et les couloirs des consulats européens au Levant.</p><p>Pour démêler l'histoire enchevêtrée de ces chrétiens vivant bien loin de leur Éthiopie natale, trois chercheurs mènent l'enquête : une linguiste, spécialiste de l'amharique, et deux historiens, l'un de la Corne de l'Afrique, l'autre du Moyen-Orient. Au croisement de leurs regards émerge un récit foisonnant, qui dépasse largement la seule communauté éthiopienne de la Ville sainte pour dessiner les contours de la société religieuse, politique et diplomatique de la Jérusalem ottomane du début du XX<sup>e</sup> siècle.</p><p>Car ce manuscrit écrit dans l'urgence - difficile à déchiffrer, mal structuré, imprécis - devait faire l'histoire des éthiopiens de Jérusalem pour justifier leur ancrage dans la ville auprès des autres communautés. Cette édition éclaire ainsi leur histoire tumultueuse, l'évolution conjointe des communautés religieuses de la Ville sainte et la porosité des cultures, qui traduisent la promiscuité des confessions. Ce texte est également le témoignage d'une mémoire communautaire en construction -une mémoire encore fortement nourrie de traditions extérieures. Mais il signale aussi l'épuisement de ce processus de co-construction, dans un moment de bascule historique de l'âge des empires à l'âge des nations.</p>