Prix public : 24,00 €
<p>Les noms des savoirs sont souvent des boîtes noires que l'on manipule avec ingénuité. Pourtant, qu'ils forgent de nouveaux intitulés pour leurs pratiques savantes ou reprennent des dénominations existantes, les savants eux-mêmes y prêtent une grande attention. Étudier la façon dont on nomme et regroupe les savoirs permet de travailler sur leur émergence, les conditions de leur succès, leurs resémantisations invisibles ou les controverses qui les ont traversés. La dénomination et l'agrégation des savoirs sont indissociables de partitions, de découpages et de distinctions. À travers l'analyse des différentes épithètes feuilletant la "géographie" dans la France des XIX<sup>e</sup>-XX<sup>e</sup> siècles, on met par exemple au jour une histoire beaucoup moins unitaire que ne le voudraient les représentations autochtones. Souvent transnationaux, les cas étudiés témoignent des appropriations variées d'un même terme comme "enquête", "ethnopsychiatrie" ou le diptyque philologie/linguistique. Enfin, en s'arrêtant sur "behavioral sciences", "moral sciences", "Geisteswissenschaften" ou "sciences humaines" c'est l'objet même de la Revue d'histoire des sciences humaines qui se trouve interrogé.</p><p>Contributeurs et contributrices : Alessandra Cerea, Ku-Ming (Kevin) Chang, Jean-François Condette, Wolf Feuerhahn, Philippe Fontaine, Martin Herrnstadt, Thomas Hirsch, Béatrice Joyeux-Prunel, Pierre-Yves Lacour, Stephan Moebius, Guillaume Mouralis, Francine Muel-Dreyfus, Camille Noûs, Léa Renard, Serge Reubi, Sarah Rey, Marie-Claire Robic, Martin Strauss, Nikola Tietze.</p>