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Le 12 décembre 2017, en plein mouvement #metoo, Libération publiait une tribune de Laure Murat intitulée « Blow up, revu et inacceptable » ; l'historienne y expliquait qu'à l'aune des débats sur les violences sexuelles faites aux femmes, revoir le film d'Antonioni cinquante ans après sa sortie obligeait à réviser son jugement. Ce texte a suscité de vives polémiques, certains le résumant à un appel à la censure, mais, s'il a eu un mérite, assez peu repéré néanmoins, c'est celui de poser la question des manières de voir les images et plus précisément d'interroger une activité spécifique : le « revisionnage ». S'il existe une stimulante réflexion consacrée à l'expérience de la vision, l'acte de « revision », et toutes les modalités qu'il implique, a en revanche été peu envisagé pour lui-même. Il est pourtant inséré au coeur des pratiques sociales les plus ordinaires, celles des artistes comme des chercheurs, celles des critiques professionnels comme du public le plus large. Il se rattache à de multiples activités culturelles qui concernent aussi bien l'audiovisuel, avec par exemple les rééditions en vidéo et les rétrospectives dans les salles, que les images fixes, avec la redécouverte d'artistes à l'occasion d'expositions…