Prix public : 28,00 €
Ce livre, qui réunit près de cinquante contributeurs, propose un instantané de la recherche en histoire économique et sociale actuelle et couvre un large arc chronologique, du haut Moyen Âge à l'époque moderne. Le premier volet de l'ouvrage est consacré à l'histoire des campagnes : le travail aux champs constitue un rapport économique, mais aussi social et genré, que révèlent l'iconographie des labours et de la basse-cour, de même que l'étude du salariat agricole. L'espace rural est ensuite mis en valeur par l'exploitation des terres, l'organisation des terroirs, l'organisation de l'habitat en bourgs ruraux et les migrations qui dynamisent l'économie locale. Mais ces bouleversements provoquent des tensions face aux seigneurs et aux destinataires des rentes, voire des crises, qui peuvent s'inscrire dans une dimension européenne ou revêtir un aspect systémique à l'échelle régionale. Les communautés démontrent alors leur résilience en s'adaptant et en reconstruisant. Suivent les notions transversales de rationalités économiques et de valeur des choses. Il s'agit d'abord de déterminer quels sont les moyens de paiement, comment circulent les monnaies et les objets-gages. C'est aussi examiner comment est fixée la valeur des choses (bâtiments ou seigneuries) et du travail des individus (salaires). Dans leur diversité, les activités économiques consignées par écrit (cartulaires, listes, comptabilités, voire fabliaux) dévoilent des rationalités pratiques foisonnantes à travers les groupes sociaux (compagnies marchandes, ecclésiastiques, imprimeurs, artisans, transporteurs, etc.), dont certaines sont l'amorce de relations capitalistes. Enfin, les contributeurs montrent comment l'argent devient entregent, comment le patrimoine s'accumule, comment les individus se classent dans la société et comment ils entendent dominer des communautés en transformant leurs richesses en pouvoir socio-économique. Le patrimoine est composé de terres, d'objets (ustensiles, vêtements, meubles, etc.) dévoilant des cultures matérielles, où les femmes jouent un rôle central (dot, activités encadrées par leur statut juridique). Les dominations seigneuriales varient cependant en fonction des régions et du genre du seigneur, elles supposent aussi une part de consentement des élites et des communautés. Plus largement, les richesses et divers marqueurs (titres, culture juridique, relations familiales, etc.) servent à distinguer la valeur de chacun dans la société (pauvres, notaires, familiers de l'empereur).