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La loi du 11 février 2005, qui consacre le passage de « l'intégration » à « l'inclusion » des personnes en situation de handicap en compensant les obstacles à l'autonomie et à la réussite que crée un environnement inadéquat, est devenue emblématique dans le champ scolaire. Dans le cas français, le nombre d'élèves handicapés scolarisés en milieu ordinaire a connu une progression de près de 80% depuis 2006. À la question des conditions d'accessibilité au droit, qui semble aujourd'hui largement résolue, a succédé celle des limites de « l'inclusivisme »: l'école (et notamment l'enseignement secondaire) peut-elle s'adapter à tout type de déficience? Jusqu'où le cadre institutionnel, et les professionnels qui le font « tenir » au quotidien, peut-il s'adapter aux exigences de la différenciation pédagogique que nécessitent ces élèves? Faut-il dès lors inventer de nouveaux métiers d'accompagnement des parcours au risque de multiplier des interventions fragmentées, ou enrichir le curriculum de formation de manière à mieux outiller les enseignants, en courant ainsi le risque d'un traitement segment des publics scolaires? Par ailleurs, on peut se demander du côté des élèves et de leurs familles, quel type d'expériences scolaires le handicap peut susciter. Une fois de plus, le fonctionnement à la fois public et intime de l'institution scolaire ouvre de nouvelles pistes et catégories d'analyse pour penser notre société à l'épreuve (civique) de la diversité et de l'altérité.