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La phrase « il faut éduquer les enfants » sonne simultanément comme une évidence, une injonction et un idéal. Il nous est bien difficile de ne pas y adhérer et on en ferait même volontiers la formule d'un invariant anthropologique. Pourtant… Cet ouvrage propose de décaler cette perspective, par le moyen de deux séries d’études philosophiques historiques concentrées sur des exemples tirés des deux grandes périodes qui scandent la modernité: un long xixe siècle préoccupé de révolution et d’émancipation, qui génère la figure centrale de l’école, et un xxe siècle travaillé par l’extrême violence et l’inquiétude sur l’humain comme tel. En ce qu’elles se situent dans les contradictions ou les failles des appareils éducatifs, ces expérimentations théoriques et pratiques, toujours prises en conjoncture, font apparaître des partages conceptuels et des problèmes qui demeurent impensés si on demeure à l’intérieur de l’adhésion naïve à la formule inaugurale – la croyance en l’éducation, l’éducation comme croyance. En ceci, elles nourrissent une démarche radicalement critique sur ce qu’on propose d’appeler ici « l’idéologie de l’éducation ».