Prix public : 15,00 €
Ce numéro de Tracés cherche à promouvoir des démarches scientifiques en sciences sociales qui ont à cœur de rematérialiser leurs objets, de donner vie à une matière trop souvent considérée comme inerte et de réexaminer les rapports entre les mondes humains et non humains, au-delà des dichotomies. S'appuyant sur les renouveaux tant empiriques que conceptuels portés par le courant dit des « nouveaux matérialismes », ce volume entend les mettre au travail sans craindre de les confronter à d’autres univers théoriques et sans donner congé à des formes plus classiques de matérialisme non réductionniste, en particulier issues de la tradition marxiste. Ce numéro de Tracés dresse un panorama d’approches contemporaines de la matière en empruntant trois directions complémentaires. La première se concentre sur les enjeux scientifiques, éthiques et politiques de la prise en compte des organismes vivants, humains et non humains, dans leur matérialité. La deuxième s’intéresse aux relances et reconfigurations du matérialisme historique quand il se trouve aux prises avec des problèmes qu’il avait, certes, parfois anticipés, mais le plus souvent négligés. La troisième est une plongée dans les diverses recompositions suscitées par ces perspectives qui remettent radicalement en question les grands partages ontologiques et épistémologiques et qui interrogent le statut et le rôle que jouent les récits sensibles dans nos existences comme dans la fabrique du savoir.