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Le langage intérieur constitue le soubassement non seulement de nos usages langagiers mais aussi de nombreux aspects de notre vie quotidienne. Ne pas disposer des mots pour dire et se dire revient à se retrancher du monde comme de soi. Si le langage intérieur revêt des fonctions positives, telles que la planification ou la résolution de problèmes, il renvoie également à des fonctions négatives comme la rumination. Au-delà de ces fonctions, les troubles du langage intérieur restent très largement une terre inconnue. L’objectif de cet essai n’est pas de présenter des résultats cliniques (les recherches sont en cours) mais d’interroger l’évolution du champ à travers l’histoire et d’ouvrir des perspectives interdisciplinaires. Entre linguistique, neurolinguistique, littérature, philosophie, médecine, histoire des sciences, le trajet proposé commence par un tableau général et se poursuit à travers plusieurs exemples : aphasies, bégaiement, dyslexie, hallucination auditive verbale, rumination, stress post-traumatique. Les récits de cas ou d’expériences sont issus de lectures, des protocoles Monologuer, ou de représentations artistiques (Beauvoir, Cocteau, Novarina).