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La philosophie allemande de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle valorise extraordinairement la raison. Une idée-clé est que rien – ni savoir, ni valeur, ni pouvoir – ne saurait échapper à la raison comme instance explicative et critique. Toutefois, la raison peut-elle à elle seule fournir une pensée adéquate ? Peut-elle se passer des sentiments, voire des croyances, si elle entend connaître autre chose que des ombres et formuler une morale qui ne soit pas desséchante ? Cet ouvrage étudie le rapport entre la pensée rationnelle et l’affectivité dans les débats qui se nouent autour de Kant, dans le post-kantisme et l’idéalisme allemand, ainsi que chez les successeurs de Hegel – depuis les Méditations bibliques de Hamann jusqu’à L’Esprit du christianisme de Feuerbach. Les contributions ici réunies s’efforcent non seulement de mettre en évidence les conceptualisations individuelles, mais aussi de repérer comment les problématiques circulent et se transforment d’un auteur à l’autre. L’hypothèse est que les œuvres de la période étudiée forment une transition entre les grands rationalismes post-cartésiens, fascinés par la déduction abstraite, et la mise en cause de la raison dans les vitalismes de la fin du XIXe siècle.