Prix public : 34,00 €
Au cours des Trente glorieuses, l’émergence de la civilisation des loisirs voit se démocratiser les vacances, auparavant réservées à une frange aisée de la société. Cette profonde mutation économique et sociologique invite les architectes, mais aussi les entrepreneurs-concepteurs, à réinventer la résidence balnéaire qui, de villa cossue, devient une maison de vacances accessible au plus grand nombre. Le littoral de Charente-Maritime se révèle un riche territoire d’expérimentation, d’autant plus que la guerre a fait table rase de vastes secteurs de villégiature à Royan et dans ses communes limitrophes. L’architecture moderne, jusque-là absente des stations balnéaires hormis dans sa déclinaison art déco , y fait une entrée remarquée et renouvelle les codes de la villa de bord de mer, dont témoignent certains ouvrages exceptionnels. Le régionalisme, paradoxalement importé du sud-ouest basco-landais au cours des années vingt, livre également encore quelques réalisations de qualité. Toutefois, ici comme ailleurs sur tout le territoire, l’enjeu est quantitatif et la conception de la nouvelle villa balnéaire n’échappe pas à la réflexion plus large sur la production de la maison individuelle dont rêvent les Français. S’appuyant sur un corpus de 12 000 maisons identifiées dans les communes du littoral de Charente-Maritime, cet ouvrage retrace l’évolution de la villa balnéaire en simple maison de bord de mer. Il montre comment le rejet de l’architecture moderne et du régionalisme conduit dans les années soixante-dix à une banalisation des types et à la production d’une maison ordinaire, ainsi qu'à la revalorisation des caractères de l’architecture traditionnelle locale et l’invention d’une postmodernité vernaculaire créative.