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Lorsque la musique se joint au poème, toutes les questions sont permises. Quand Victor Hugo et ce que l’on appelle la mélodie française se rencontrent, elles deviennent brûlantes. À la différence de Paul Verlaine, Hugo a accompagné l’évolution musicale de tout le XIXe siècle. Ses poèmes inspirent des moments-charnières dans la maturation stylistique de certains compositeurs ; ils influent aussi sur l’évolution de la mélodie française qui n’est comprise comme genre qu’à la fin du siècle. Ils innervent des réussites majeures qui sont aussi des moments où musique et poème se repensent mutuellement. Berlioz, Liszt, Bizet, Hahn, Saint-Saëns et aujourd’hui Escaich ou Pierre Henry mûrissent leur propre pensée musicale au contact des poèmes hugoliens. L’approche développée ici tente d’aborder une œuvre musicale dans son unité énonciative, en sortant des dualismes assourdissants (le son/le sens, le texte/la musique, le parler/le chanter, le lyrique/le narratif…) autant que des dualismes abâtardis (la « musicalité du texte », les représentations véhiculées par le son…). Le chant est le lieu d’une tension maximale et féconde. Victor Hugo le sait parfaitement. Cette approche interroge les frontières disciplinaires dans leur existence, ce que font conjointement le chanteur François Le Roux, la musicologue Violaine Anger et le métricien Gérard Dessons.