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Clinique du désir. Cette expression souligne deux aspects : la visée de la clinique et ce qu’on y adresse. Pour le premier, n’est-ce pas la spécificité de notre clinique psychanalytique qui se trouve là formulée ? Une clinique qui tient compte du désir au regard d’autres pratiques qui cherchent avant tout à guérir et visent l’éradication des symptômes. Pour le second aspect, clinique du désir permet de qualifier les demandes adressées aux analystes par nos contemporains, « malades du désir » : quand s’éprouve un désir vacillant, faiblissant, ce que nous pourrions rapporter à une défaillance de la fonction cause de l’objet. Pour autant, qu’est-ce que le désir ? Ni le souhait, ni l’envie, ni la volonté. On ne peut le définir autrement qu’en passant par ce qui le cause : l’effet négativant du signifiant qui fait du sujet un manque-à-être : le désir, métonymie du manque-à-être implique cet insaisissable du désir. Impossible de dire ce qu’il est, d’en préciser son objet puisque ceux qui s’offrent au sujet ne sont que des pastiches de cet objet premier, perdu pour toujours : l’« objet a ». Le rapport du sujet à l’objet est donc marqué d’une séparation que Lacan formalise d’un poinçon dans la formule du fantasme. La séparation versus aliénation sont des opérations majeures dans la structuration du sujet : la séparation d’avec la jouissance produit un reste d’où naît le désir. Qu’en est-il alors quand la séparation n’a pas opéré ? C’est une question que nous pose la clinique : celle des vicissitudes du désir névrotique et celle de l’existence même du désir dans les psychoses.