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À l'heure des confusions volontairement entretenues entre l'identité juive et le soutien inconditionnel à l'État d'Israël, 22 personnalités juives ont accepté, à la demande de l'Union juive française pour la paix, de faire retour sur leur histoire personnelle, familiale et politique et de réfléchir sur les moments de leur parcours qui leur ont fait prendre conscience de leur désaccord profond avec la politique de l'État israélien. Ces parcours partent de l'Argentine ou du Canada, des terres autrefois colonisées du Maghreb, de la Pologne, de la Roumanie ou encore de la France. Ce sont des histoires humaines qui se croisent, avec ce point commun qu'elles ont été, un jour ou l'autre, confrontées au sionisme qui domine dans la communauté juive d'après 1945. Ashkénazes ou Séfarades, Juif·ves de culture ou d'éducation, athées souvent, Juif·ves profondément marqué·es par le génocide ou par le colonialisme, tous et toutes ont vécu un choc moral ou politique qui les a conduits à se démarquer de l'idéologie sioniste. Cela s'est parfois passé en Israël même, pour ces jeunes Juif·ves attiré·es par le mirage du «?socialisme du kibboutz?». Ils ont vécu une contradiction douloureuse entre des principes prétendument élevés et une réalité raciste, un mépris des Arabes et des crimes de guerre. D'une façon très personnelle, ils racontent. «Il m'est devenu évident qu'autant par fidélité à mes convictions personnelles que pour honorer mes grands-parents paternels et les soeurs de mon père, je ne pouvais plus rester silencieuse quand Israël commet en permanence des crimes contre les Palestiniens.»