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Il y a quelques années déjà, les Kurdes ont fait leur entrée fracassante dans l'imaginaire collectif des Européens. Pourtant, les Kurdes sont et restent largement un peuple peu connu, en dehors de quelques clichés. Les Kurdes fascinent en Occident, par-delà les clivages politiques. Pour certains, «les Kurdes» seraient la tête de pont de la civilisation «démocratique et laïque». Pour d'autres, c'est un événement particulier qui, depuis 2014, a fasciné, fait couler de l'encre et suscité bien des débats?: la révolution du Rojava. La révolution du Rojava reste, en 2022, mal connue, y compris et peut-être surtout par ses zélateurs les plus frénétiques. L'auteur remonte aux origines de ce processus politique ayant débuté avec le mouvement de contestation contre le régime de Bachar al-Assad et ayant abouti, après l'éviction des troupes syriennes des régions kurdes de Syrie, à la constitution d'entités de facto autonomes ayant vocation à persister. La période ici décrite s'étend des premières manifestations en Syrie du printemps 2011 aux offensives militaires lancées par l'organisation djihadiste Jabhat al-Nosrah en juillet?2013. Cette période relativement courte, mais extrêmement dense, soulève un nombre important de questions. Comment une organisation initialement minoritaire, le PYD, a-t-elle pu prendre le contrôle des régions kurdes en 2012 puis imposer son hégémonie politique? Pourquoi d'autres organisations qui disposaient d'une influence plus étendue et de moyens matériels et logistiques plus importants, ont-elles perdu de leur influence au cours de la révolution syrienne? En dehors des organisations politiques constituées, quelles étaient les dynamiques sociales qui ont été le moteur de la contestation politique à partir de 2011? En 2014, la résistance héroïque des combattant·es des YPG-YPJ attirait l'attention des médias du monde entier sur ce coin quelque peu oublié de la Syrie en guerre?: le Kurdistan syrien ou Rojava. Dès lors, incarnation de la résistance au «Mal», les YPG-YPJ, jusque-là simple branche syrienne d'une «organisation terroriste», devenaient le nouveau «rempart contre la barbarie».