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La noblesse, le clergé et le tiers état. Cette tripartition de l'Ancien Régime, et la bipolarisation du tiers état entre peuple et possédants, jusqu'ici admises, sont remises en cause par cette oeuvre magistrale de Jérôme Fehrenbach, que n'aurait d'ailleurs pas renié Fernand Braudel. Les «?grands fermiers?» auraient été aussi importants et auraient même constitué une classe à part et singulière. Avant la Révolution française s'intercale, entre propriétaires et travailleurs, cette classe moyenne avant la lettre. Ils organisent les campagnes, donnent du travail, sont les seuls capables d'approvisionner les villes en dizaines de tonnes de grain. Aussi à l'aise avec les grands qu'avec les petits, ces pragmatiques simples mais éduqués, organisés en clans, se faufilent à tous les étages de la société, contrôlent les leviers de pouvoir, se serrent les coudes, se coordonnent et pipent les marchés. L'iniquité du prélèvement féodal permet à ces apparents capitalistes de générer les marges de sécurité afin d'approvisionner les marchés et de prévenir les disettes. C'est ce territoire, ces exploitations, ces familles, cette France parfaitement méconnue, dont Jérôme Fehrenbach nous donne les clés, au terme de la première enquête minutieuse et globale sur cette classe sociale oubliée.